Tag musical "Madeleines de proust"
J'ai été tagguée par ma copinet' Snana pour ce tag musical. Le but étant de parler de dix morceaux de musique "Madeleines de proust" pour nous, dix morceaux qui ravivent en nous de forts souvenirs, autrement dit.
Ca fait plusieurs jours que je suis dessus, parce que ça n'est pas évident : D'abord on se dit qu'on trouvera pas 10 morceaux, et puis on y pense, on réfléchit...et on se demande comment on va en choisir seulement 10, et puis après il faut laisser les souvenirs venir, trouver les bons mots pour les faire partager, et enfin, il faut trouver les liens de la dite chanson sur Deezer ou Youtube. Et en plus, je vous ai mis une photo de ma soeur et de moi gamines parce que je suis trop sympa
Bref, il demande du taf. Mais j'ai trouvé ça très sympathique et interessant à faire...
Du coup, le reprend sur son blog qui veut !
Allez, c'est parti :
La Berceuse de Mozart
Cette berceuse, c'est le souvenir de ma grand mère, qui me la chantait de sa voix douce lorsque j'allais dormir chez elle et mon grand père.
Allongée sur le matelas à coté de son lit je l'écoutais, les yeux fermés, avant qu'elle ne me raconte son enfance pendant que je sombrais dans le sommeil.
Cette berceuse, c'est la voix et le regard plein de l' amour immense qu' elle avait pour moi. Je n'oublierais jamais.
Tout naturellement, c'est celle que j'ai choisi de chanter à Sasha, que ma grand mère n'a pas eu le temps de connaitre. Toutes ces fois où mon bébé pleurait dans son lit, refusant de dormir sans moi et où je la chantonnais tout doucement, encore et encore, jusqu'à ce qu'elle finisse par s'endormir, les premières fois les larmes au bord des yeux à cause de tout ce qu'elle remuait en moi. Cette berceuse c'est une histoire de transmission...
"Take on me" de A-Ha.
J'ai 8/9/10 ans. Ma soeur, ado, est fan de ce groupe qu'elle me fait écouter et que j'aime bien, aussi. C'est l'epoque du générique du Top 50, des céréales mangées devant "Jeanne et serge", de cet appartement avec ce papier peint à fleurs sur le mur du salon, des livres "Père castor-flammarion" ou "L'ecole des loisirs"que je dévore jour après jour, des petits coup tapés sur le mur qui sépare ma chambre de celle de ma soeur avant de m'endormir, de l'ours en peluche qui a le coeur qui bat quand on le serre fort contre soi, des bulletins scolaires avec des A et des A- écrits dessus, des nuits ou je dors parfois dans le grand lit avec ma mère, ma main dans la sienne, du grand jardin de l'immeuble ou on peut escalader des pierres et s'inventer des cabanes.
Avec elle, c'est le goût de l'enfance qui revient...
Summer nights/Grease
J'ai 13 ans.Je suis amoureuse de John Travolta, surtout dans "Grease" et "La fièvre du samedi soir". Ses cheveux bruns et ses yeux bleus, sa fossette au menton, sa voix, ses déhanchement font naître en moi les premiers "émois sensuels".
Je m'efforce de voir tous les films dans lesquels il joue et il en a tourné, des navets.
Et évidemment je connais toutes les chansons de Grease par coeur, je les chante parfois à des copines pendant la pause déj', dans le collège où je suis en 3ème. C'est les premières régles,les seins qui poussent, mes cheveux coupés court, ce que j'ai amèrement regretté, les cours de sport qu'on redoute parce qu'il faut se mettre en short devant les autres, les premiers posters collés avec de la patafix dans la chambre, les cours de danse qui commencent à lasser, les premiers élans du coeur, la première boum.
L'autre finistère des Innocents
J'ai 14/15 ans. C'est la 2nde du lycée Montaury de Nîmes, c'est ma copine Emmanuelle aux yeux et aux cheveux noirs, c'est nos bavardages en cours, c'est les paroles de cette chanson que j'avais écrites dans mon agenda de lycéenne entre les plannings des devoirs à rendre, les photos de Johnny Depp, et les p'tits mots des copines : "Aurore je t'adore, on est copines forever". C'est aussi l'année de ma transformation physique, des 10 kilos en moins après un régime, de l'appareil dentaire enlevé, des brushing d'une heure que je m'imposais parce que je ne supportais plus mes cheveux frisés, du premier maquillage, du premier vol de brillant à lèvres au supermarché. C'est enfin l'année du mariage de ma soeur aînée et la première rencontre avec mon père, avant que je ne réalise que c'etait un con. C'etait une chouette période en fait, celle du "tout est possible" avant que je ne bascule vers le mal être...
Girl, you'll be a woman soon
J'ai 18 ans. J'ai vu Pulp Fiction deux fois au cinéma, j'ai acheté la bande originale que j'adore, surtout cette chanson là, qui colle à mon âge, et aussi "Son of a preacher man" et "Flowers on the hall". C'est mon petit studio sur Marseille avec balcon où j'ai vécu trois mois, parce que j'ai convaincu ma mère que cette école de cinéma était pour moi. Seulement ça ne va pas, je suis mal dans ma peau, j'ai repris du poids, je ne vois plus mon père et ma mère me manque...C'est l'époque des vieux balladeurs cassettes, ou il faut appuyer 15 fois sur un bouton pour arriver sur la chanson qu'on aime. C'est les trajets en bus qui font le tour de la corniche pour m'ammener sur la Canebière, c'est la lumière et les mouettes de Marseille, c'est les trajets en train Nîmes-Marseille et Marseille-Nîmes avec une grosse valise. C'est encore la maison que ma mère et mon beau père ont acheté depuis peu, avec ma chambre "sous les toits", les mercredi matin à regarder des Walt-disney avec ma nièce, qui est maintenant une adolescente.
C'est des questions pleins la tête et ma tentative d'emancipation ratée...
L'hyme de nos campagnes, de Tryo
Titre introuvable sur Deezer... Et impossible de mettre la vidéo du clip directement ici, mais qu'est ce qui leur prend à Tryo ?
Mes 19 ans, l'ASFO, là ou j'ai appris mon boulot de libraire, quelques potes et moi assis dans l'herbe, un joint qui tourne et deux de mes amis qui chantent ces paroles...Ma nouvelle vie, ma reperte de poids, les paquets de malboro rouge, les premiers joints, les premiers verres d'alcool, les premières soirées entres amis, le premier job. Et puis les années suivantes ou je suis fan de ce groupe, les trois concerts d'eux sur Paname que l'on voit, notre rencontre d'un des chanteurs avec mon Ingrid, l'après midi "Fréquenstar"qui suit, sur le bord du Canal saint-martin, et toutes les fois où j'ai chantonné cette chanson pour moi,ensuite comme la première fois où je me suis retrouvée dans la maison de mes beaux parents au Pays basque, avec devant nous l'herbe verte, les fleurs et les moutons dans le champ d'à côté.
Comme elle vient de Noir désir
Notre chanson à mon homme et moi. Nico était fan de Noir Désir, moi je n'en connaissait que quelques unes, les plus connues...dont celle là que j'avais redécouvert avec plaisir. Ecoutée en boucle un week end ou j'etais partie chez ma mère alors que nous étions ensemble que depuis quelques jours parce qu'elle me faisait penser à lui...Me fait revivre en pensée cette période ou nous nous réveillions tous les matins avec l'album "666.667 club" dont elle faisait partie.
J'ai 20 ans, Nico 24, c'est l'epoque des dimanches passés au lit, de mes premiers réveils la tête sur le torse d'un homme que j'aime, de nos regards fous amoureux, de l'apprentissage de la vie à 2, et puis cette fois dont je me rapelle encore, où à la fin de la chanson quand il est dit "Je peux aussi dire que je l'aime..." Nico avait chanté ces paroles en me fixant d'un regard plein de sous entendus...
J'envoie valser/Zazie
J'ai environ 25 ans.C'est les "retrouvailles" et la vraie amitié qui en découle avec mon Elise.
C'est sa façon de m'encourager, de me forcer à bouger, après cette déprime qui m'a envahi plus de deux longues années, et le chômage, tout ça du au choc de la mort de ma grand-mère. C'est le goût de nos cappucinos/chantilly, à fumer un joint en l'ecoutant. Nos après midis de recherche dans Paris, ensuite, faire le tour des librairies, pour finir juste par déposer un CV.C'est, juste avant sur la playlist d' Elise, une chanson des Black eyes peas, et"The magic key".
C'est notre ancien appart à Nico et à moi, le canal saint-martin, le quartier qui se "bobo-ise", les bobuns divins du petit resto thaïlandais d' en bas.
Poil aux yeux de Debout sur le zinc. -Pas trouvée sur Deezer, faut pas regarder le clip pourri fait par un fan mais c'est tout ce que j'ai trouvé, sinon c'etait des lives au son naze-
J'ai 26 ans, je viens de trouver du boulot après presque 3 ans de chômage dans un magasin de produits culturels pour enfants. Cette chanson fait partie d'un album qui tourne en boucle dans le magasin et est un coup de coeur immédiat. Je me revois ranger mon rayon de livres pour enfants en la chantonnant, priant à chaque fois
qu'elle passait pour qu'aucun client ne vienne me déranger à ce moment là. C'est la découverte de cette voix fabuleuse et de ce violon,et ensuite de toutes les mélodies et les paroles de ce groupe qui me prennent au tripes...C'est le souvenir de nos cris de jois quand avec mon amie Elise on l' entend jouer dans un festival pour la première fois, et tous ces concerts d'eux que l'on se fait ensuite, intenses joyeux et enivrants, en fumant des clopes, sautillant sur place, et nous lançant des énormes sourires plein du bonheur d'être là.
Mademoiselle des Petites bourrettes -Maintenant ils s'apellent "LPB club", et cette chanson faisant partie de leurs toutes premières je n'ai trouvé qu'un clip pas top sur Youtube sans doute fait avec pas beaucoup de moyen mais pour les curieux, écoutez là, cette chanson est à la fois jolie, enjouée et triste-
C'etait il y a 3 ans. Quand, en plus de mon travail officiel à temps partiel j'allais donner un peu de mon temps pour le label qui gérait entre autres ce groupe. Trois petits mois, mais si intenses, cette impression d' avoir enfin trouvé ma voie, ne plus être devant la scène mais dans les coulisses à m'en prendre plein les yeux les oreilles et le coeur.
Je me rapelle de ce soir d'octobre là, ou à la fin du concert le groupe joue cette chanson debout au milieu des fans assis, et où moi je l'écoute en préparant le stand où on vend leurs CD. Je chante le refrain qui tourne en boucle dans me tête "La la...làlàlà...làlàlà...La La!" je me sent heureuse et libre, je sais qu'après mon homme et mes copains vont débarquer avec le reste du public, et qu'encore après sans doute, une fois le stand remballé j'irais boire un coup avec le groupe et l'equipe qui s'occupe d'eux. Je me rapelle de la connerie que j''ai dite et qui a fait rire l'ancien chanteur des Fatals picards qui m'aidait au stand.
Je me rapelle de ce petit festival ou j'etais celle qui représentait le label, le trajet avec Oldelaf que je ne connaissais pas, plus tard voir ces mecs, ces grands enfants doués, monter sur scène en ayant picolé et assurer comme des bêtes, avoir une fierté débile : "Je bosse pour eux" et puis ressentir,dans les coulisses, à la fois comme eux et comme le public, l'attente inquiète, et puis l'euphorie, l'excitation, les lumières et les décibels.
Plus généralement elle me rapelle qu'il faut parfois écouter son intuition, et que les rares fois où j'ai fait preuve de culot, de belles choses me sont arrivées.