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La vie...du côté de l'art
24 février 2009

Nouvel extrait de roman...

" Les oiseaux noirs l’ont traquée dans ses rêves, indéfiniment, des sortes de corbeaux mais en bien plus gros encore, aux yeux rouges comme les cheveux de Lola dans le film, qui brillaient, l’ hypnotisaient et tentaient de l’entraîner au bord du monde, là, au dessus du vide absolu.
Elle se réveille en sursaut dans leur odeur. Replonge son visage dans le coussin qui sent un mélange d’ eux, et puis le drap aussi, une odeur de sueur, de sexe, de tabac blond. Il y a une autre odeur, moins agréable, qui s’y ajoute.
Elle descend doucement du lit, puis court pieds nus jusqu’ à la salle de bains, et se plante face à elle-même dans le miroir. Elle ne se reconnaît pas vraiment, d’abord. Elle ne se rappelait plus. Mais ça n’est pourtant pas rouge vif, comme les cheveux de Lola. C’ est un rouge plutôt sombre, mais qui brille par endroits à la lumière de la lampe. Et l’odeur un peu âcre est restée sur ses cheveux. Nina se courbe au dessus de la baignoire, ses cheveux sous un jet d’ eau tiède, applique deux fois du shampoing à la pomme, les rince longuement jusqu’à ce qu’ils crissent sous ses doigts, les essore, et les entortille dans une serviette.
Elle s’ assoit sur le carrelage froid, et tout à coup elle pense à sa mère, elle pense au fait qu’elle ne sait même plus de quoi elle est morte. Peut être qu’ elle ne l’a jamais vraiment su, peut-être que son père lui a menti, et puis elle était trop jeune, et elle a tout mélangé dans sa tête, la vraie raison et celle qu’elle s’ est inventé. Peut-être bien que sa mère, nostalgique, était monté à bord d'un bateau pour retourner dans le pays qui l’ avait vu naître, mais que le bateau avait coulé, peut être qu' alors sa mère avait alors nagé, courageuse, jusqu’ à l' épuisement et puis s’ était réveillée, comme dans les films, sur le sable d’ une île déserte, les vêtements en lambeaux...
Peut-être qu’ elle était toujours là-bas, et qu’elle attendait simplement qu' on vienne la chercher. Voilà ce qu’elle s' etait dit, à l’ époque. Pour que la vie continue à avoir un sens, pour garder des certitudes.
Elle s’ était convaincue ensuite que le corps qui avait été enterré dans la moiteur du mois d’ Août n’ était peut-être pas le sien. De toute manière, elle ne se rappelait presque plus de rien, juste de la main de sa grand-mère paternelle, de la chaleur de sa paume, qui tout le temps de l’ enterrement avait caché ses yeux, et puis de ce soleil qui rendait l’air si étouffant, et qui faisait cogner son crâne.
A présent, c’ est comme si le cadavre de son père avait rejoint celui de sa mère dans cette tombe humide et froide. Comme le carrelage, sous ses jambes. Et elle se dit qu’il faut que Loup se réveille, elle espère très fort, et elle pense que ça n’est plus possible, simplement, il ne faut pas la laisser seule, parce que les oiseaux noirs ne la lâcheront jamais, sinon, et que seul Loup sait être un bon bouclier. Elle observe, sur le haut de son bras, les lettres dessinées au henné sur sa peau. Elle passe son index dessus, elle se demande au bout de combien de temps le prénom de Loup disparaîtra de son épaule, et quand est-ce qu’il viendra la rejoindre là, l’entourer de ses longues jambes, de ses longs bras, et l’ empêcher de sombrer."

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Commentaires
A
Aef c'est bizzarre quand même ! Moi je me rends pas compte, mais c'est peut etre que ce passage a été écrit pas mal plus tard que les précédents...
A
Moi j'ai bien aimé mais je trouve aussi que n'est pas dans la meme tonalité. Je ne saurais pas dire pourquoi non plus...
A
Ah tiens c'est marrant...Tu le trouves écrit différemment des autres ?? Peut etre est ce aussi parce que ça se passe bien plus tard que les autres extraits précédents ?<br /> Si tu arrives à mettre le doigt sur ce qui te "gêne", j'attends ta remarque :D
M
J'aime moins cet extrait mais je ne saurais dire à quoi ça tient, je n'arrive pas à fixer mon attention dessus et je dois le relire, il ne paraît pas dans la même tonalité que les autres
La vie...du côté de l'art
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