Comme si de rien n'etait
J'ai delaissé ce blog depuis quelque temps, j'ai honte, je m'etais promis de le faire vivre régulièrement...Bref, je n'avais pas encore inauguré la rubrique concernant mes ecrits, je ferais un article bientôt pour parler de mon "parcours" d'apprentie ecrivain huhu, mais je vais commencer par mettre un extrait directement, le début en fait, du dernier roman que j'ai ecrit -Il ya deux/trois ans, la vache, ça fait longtemps que j'ai pas ecrit, faudrait que je m'y remette-
J'avais appellé ce roman "Comme si de rien n' etait"
C' est un roman plutot "noir" comme la plupart des choses que j'ecris, l'heroïne est une adolescente de 16 ans, Nina qui essaye de tirer un trait sur son enfance qui n'a pas été des plus tendre. Elle va rencontrer des personnes qui vont bouleverser sa vie, notemment un homme et son fils, va découvrir l'amour, la trahison, et essayer de dompter "les oiseaux noirs" -en fait ses failles, ses angoisses et les douleurs liées à son passé- qui viennent régulièrement tout assombrir...
C'est un extrait assez court, j'en posterais quelques uns de temps en temps, et tous les avis m'interessent et sont bon à prendre.
"Ce matin-là, le matin du jour où doit commencer pour elle une nouvelle
vie, Nina a le "bonheur" de
pouvoir vivre et graver une dernière fois dans sa tête la vision de
son père, étendu par terre, ivre mort, avec la télévision hurlant
une publicité en fond sonore.
C' est une impression étrange, bien
au delà du déjà-vu,
quelque
chose entre le désespoir et le soulagement de l' habitude qui la
prend alors.
Elle presse ses pieds nus contre
son flanc, le repoussant légèrement pour vérifier qu’il vit
encore, il se met à ronfler, et elle, elle s’ assoie en tailleur à
côté, et fume une gitane sorti d’un de ses paquets, en essayant
de faire des ronds de fumée en l’air.
Elle se rappelle cette fois
où son père lui a dit qu’elle avait un prénom de pute .Elle s’
approche doucement de lui, retenant son souffle en essayant de
retirer la montre en argent de son poignet, puis elle l’ajuste au
sien, et admire le résultat.
Elle pense que c’ est un pauvre type,
et que Nina, ça lui va bien finalement. Elle en aime la consonance,
la dualité. Elle songe un instant à écraser son mégot quelque
part sur son corps, peut être que ça va le réveiller, mais
finalement se ravise .Mégot passé sous le jet d’ eau
froide de l’ évier de la cuisine, puis jeté dans une des
poubelles. La cuisine est si sale, encombrée, cela fait longtemps
qu’elle a renoncé à ranger, ou même à y rentrer .
Monter les escaliers qui craquent,
et mènent aux chambres. Entrer dans la sienne. Il y fait frais, il
y a cette fenêtre ouverte sur le toit sur lequel elle aimait tant
réflechir, gamine. Y monter une dernière fois.
Vaillante. Ses jambes ont grandi depuis, mais sa relative souplesse
lui permet tout de même d' atteindre son but. Là-haut, lui revient
alors un sentiment totalement incongru de sécurité. Puis des
fichues réminiscences du passé. Elle n'ose pas regarder les
étoiles, comme si ça risquait de l'affaiblir. Imbroglio et mélanges
de vieilles émotions, dans son ventre.
Quand son père en méritait
encore le nom. Quand il espérait encore, et elle avec. Quand il y
avait leurs deux profils tournés vers le plus haut, l'
inatteignable, ses longs doigts noueux qui lui indiquait les étoiles,
et sa drôle de voix éraillée.
Encore aimante."